EQUARRISSAGE
Personnages : La fille
Le frère
Le concierge
Un appartement un peu délabré. La fille, en tenue légèrement vulgaire, se fait les ongles devant une table. Le frère, assis sur une chaise, très concentrée, est en train de jouer de la scie musicale. Près d’eux, deux grosses valises mal empilées, entrouvertes et vides, sur lesquelles repose une guitare. Il y a d’ailleurs un jeu défait de cordes de guitare devant la fille sur la table. Ni elle ni son frère ne semblent véritablement communiquer, chacun occupé à son activité. On frappe à la porte. (NB : durant la scène, le concierge a le ton empressé, servile, émotif, à fleur de peau, un peu bêta de l’amoureux transi)
La fille
Entrez.
Apparaît le concierge, apparemment intimidé, qui hésite puis se décide à entrer.
Le concierge
Bonsoir mademoiselle Camille. Je suis vraiment désolé de vous déranger si tard. Ce n’est pas une heure pour visiter les gens, je sais bien.
Il fait un salut d’un hochement de tête gêné au frère qui le regarde d’un sale œil en silence.
Le concierge
Bonsoir monsieur Pierre.
La fille
Qu’est-ce qui vous amène, ne me dites pas que vous êtes missionné par le proprio ? J’ai payé le loyer rubis sur ongle.
Le concierge
Oh non, ce n’est pas du tout ça, mademoiselle Camille. Ce qui me fait monter, ce sont les journaux.
La fille
Les journaux ?
Le concierge
Je suis inquiet.
La fille
Et de quoi ?
Le concierge
Voilà, vous avez certainement entendu parler de cette série de meurtres qui sévit dans le quartier de la gare depuis quelques temps.
La fille
Je suis vaguement au courant, sans plus. Mon frère et moi, nous ne lisons pas la presse. Et nous n’avons ni télé ni radio.
Le concierge.
Vous faites bien, mademoiselle Camille, vous faites bien. En plus, les détails sont vraiment sordides. Les victimes sont des hommes d’âges mûrs, plutôt aisés d’ailleurs. Mais la police a dû mal à établir un lien entre elles.
La fille (très attentive)
Mais pourquoi vous montez nous parler de ça ?
Le concierge
J’ose à peine vous le dire. Vous allez tomber de haut en l’apprenant mais voilà : je pense que vous connaissiez au moins deux des victimes.
La fille regarde son frère qui lui-même lève la tête vers elle. Puis elle regarde le concierge.
La fille
Qu’est-ce qui vous fait croire ça ?
Le concierge
Les deux hommes dont je parle se sont arrêtés devant ma loge à quelques jours d’intervalle. L’un voulait savoir à quel étage vous habitiez et l’autre avait oublié votre nom. D’après sa description, j’ai tout de suite compris qu’il allait chez vous. Je ne me souviens plus les dates mais ils ont été retrouvés assassinés très peu de temps après.
La fille
Mais comment avez-vous su qu’ils faisaient partie des victimes ?
Le concierge
C’est bien simple. Il y avait leurs photos dans les journaux. Je les ai reconnus tout de suite. Il semblerait qu’ils aient été délestés de grosses sommes en liquides avant d’être éliminés.
La fille (soucieuse)
Il y a d’autres détails dans la presse ?
Le concierge
D’après les articles que j’ai lus, l’enquête patine. Les restes de leur corps ont été retrouvés abandonnés près des voies ferrées. Mais ce n’est pas le lieu du crime. Tout laisse à penser qu’ils ont été tués ailleurs et leurs corps ensuite transportés là.
La fille
Transportés, mais comment ?
Le concierge
On suppose dans des valises.
La fille (en montrant les valises près de la table)
Des valises comme celles-ci ?
Le concierge
Plus ou moins. Peut-être vous demandez-vous comment cela est possible ? C’est pour moi l’aspect le plus horrible. Ils ont d’abord été découpés en morceaux, vraisemblablement à la scie.
La fille (en montrant la scie musicale sur laquelle joue son frère)
Une scie un peu comme celle avec laquelle joue mon frère ?
Le concierge
Plus ou moins. Mais évidemment, ils étaient morts avant. Par strangulation semble-t-il, avec une corde en Nylon.
La fille (en montrant le jeu de cordes de guitare sur la table)
Comme une de ces cordes de guitare, j’imagine.
Le concierge
Plus ou moins, mademoiselle Camille. Vous savez, la police ne raconte pas tout. Mais je vous assure, ça me met dans tous mes états.
La fille
Je vous comprends. Quelle horreur ! Tu entends ça Pierrot ?
Le frère hoche la tête et joue de plus belle sur sa scie musicale
Le concierge
J’ai peur pour vous et pour votre frère. Le tueur n’est certainement pas loin, peut-être même dans votre entourage et cela, sans que vous vous en doutiez.
La fille
J’apprécie votre sollicitude.
Le concierge
Ecoutez, mademoiselle Camille, je voulais d’abord vous en parler avant de faire appel à la police afin qu’elle assure votre protection. Je pense que vous êtes en danger.
La fille (d’un air très soucieux)
Je n’en suis pas si sûre. Votre réaction me semble un peu précipitée. Vous resterez bien boire un petit verre ?
Le concierge
Je ne voudrais pas abuser de votre temps.
La fille
Faites-nous ce plaisir. Mon frère sera enchanté. Tous les deux, nous ne buvons pas mais nous ne négligeons jamais nos visiteurs.
Elle sort une bouteille d’alcool, un verre et le sert. Le concierge prend le verre, fait un petit signe à leur santé.
Le concierge
A la bonne vôtre.
Le frère répond par un signe de tête. La fille esquisse un sourire. Le concierge boit dans le silence. Il repose son verre. Il semble hésiter, en prenant une inspiration bruyante avant de parler et se lance.
Le concierge
Je vis seul et je tenais à vous le dire, mademoiselle Camille : j’ai beaucoup de sympathie pour vous, et même… un peu davantage. C’est pourquoi j’ai à cœur que vous soyez protégée.
La fille
Je suis très sensible à l’attention que vous me témoignez.
Le concierge
J’ajouterai aussi que je trouve ça bien que vous vous occupiez de votre frère. J’ai l’impression qu’il a dû mal à s’habituer à la ville et, avec tous ces meurtres qui se produisent, ça ne va pas l’aider. D’une certaine manière, vous vous sacrifiez pour lui. C’est très beau. Je vois d’ailleurs qu’il fait un peu de musique.
La fille
A sa façon, c’est un artiste. Avant, il était équarisseur dans un abattoir. J’y faisais moi-même de la comptabilité. Puis ça a fermé. Comme nous sommes sans famille, pour sortir de la misère, nous avons quitté la campagne.
Le concierge (avec enthousiasme)
Et vous avez su rebondir. Vous êtes un exemple, mademoiselle Camille, et je trouve que le monde est injuste envers vous.
La fille
Pourquoi vous dites ça ?
Le concierge (s’échauffant un peu)
Y’a des gens qui vous calomnient. Je pense à votre voisin de palier, le veuf, monsieur Maréchal. Il a vu des hommes monter chez vous alors il s’imagine des choses. Je lui ai expliqué que vous donniez des cours de maintien et de savoir-vivre. Il n’en croit rien. Les gens sont parfois d’une méchanceté.
La fille
On n’est jamais à l’abri des idées reçues.
Le concierge
C’est bien ce que je crois, mademoiselle Camille.
La fille
Personnellement, j’ai choisi de n’y prêter aucune attention.
Le concierge
J’admire que vous arriviez à traiter ça par le mépris. Et vous savez, au risque de me répéter, je vous le redis, vous êtes importante pour moi. C’est pourquoi je m’inquiète que vous soyez si proches des victimes de ces meurtres.
La fille
Je suis beaucoup moins inquiète que vous. Ce n’est peut-être pas la peine d’appeler la police pour ma protection et celle de mon frère. Ce serait faire des histoires.
Le concierge
Ah si si, j’insiste. Je ne dormirai pas si je vous sais en danger. Et si je peux faire quoi que ce soit pour vous rendre service, surtout vous n’hésitez pas.
La fille et son frère se regardent un instant.
La fille
Et la police vous comptez la contacter quand ?
Le concierge
Je pense que le plus tôt serait le mieux. Il ne faut pas laisser les choses traîner.
La fille (hochant la tête, songeuse)
A propos de ne pas laisser les choses traîner, nous avons une petite fuite dans l’évier de la cuisine. Peut-être un problème de joint. Si vous pouviez y jeter rien qu’un oeil.
Le concierge.
Mais avec plaisir mademoiselle Camille. Vous auriez même dû me dire ça plus tôt. Je vais m’en occuper tout de suite.
La fille
C’est gentil. Vous m’excuserez, je finis mes ongles. Vous connaissez le chemin, allez-y, mon frère vous rejoint.
Le concierge
Certainement, mademoiselle Camille.
Le concierge disparaît dans la cuisine. Le frère se lève. La fille lui donne sans rien dire une des cordes de guitare qui traînent sur la table. Il disparaît à son tour dans la cuisine. La fille continue à se faire les ongles. On entend un petit cri étouffé puis le choc sourd de quelque chose qui tombe. Le frère revient. Il repose la corde de guitare sur la table.
La fille (à son frère)
Il va falloir penser aussi à s’occuper du voisin. Pour le concierge, tu feras la découpe une fois que je serai couchée. Si après tu sors, n’oublie pas de nettoyer les valises en rentrant.
Le frère hoche la tête. Il se rassoit sur sa scie musicale et recommence à jouer. La sœur poursuit le vernissage de ses ongles.
Noir.
Personnages : La fille
Le frère
Le concierge
Un appartement un peu délabré. La fille, en tenue légèrement vulgaire, se fait les ongles devant une table. Le frère, assis sur une chaise, très concentrée, est en train de jouer de la scie musicale. Près d’eux, deux grosses valises mal empilées, entrouvertes et vides, sur lesquelles repose une guitare. Il y a d’ailleurs un jeu défait de cordes de guitare devant la fille sur la table. Ni elle ni son frère ne semblent véritablement communiquer, chacun occupé à son activité. On frappe à la porte. (NB : durant la scène, le concierge a le ton empressé, servile, émotif, à fleur de peau, un peu bêta de l’amoureux transi)
La fille
Entrez.
Apparaît le concierge, apparemment intimidé, qui hésite puis se décide à entrer.
Le concierge
Bonsoir mademoiselle Camille. Je suis vraiment désolé de vous déranger si tard. Ce n’est pas une heure pour visiter les gens, je sais bien.
Il fait un salut d’un hochement de tête gêné au frère qui le regarde d’un sale œil en silence.
Le concierge
Bonsoir monsieur Pierre.
La fille
Qu’est-ce qui vous amène, ne me dites pas que vous êtes missionné par le proprio ? J’ai payé le loyer rubis sur ongle.
Le concierge
Oh non, ce n’est pas du tout ça, mademoiselle Camille. Ce qui me fait monter, ce sont les journaux.
La fille
Les journaux ?
Le concierge
Je suis inquiet.
La fille
Et de quoi ?
Le concierge
Voilà, vous avez certainement entendu parler de cette série de meurtres qui sévit dans le quartier de la gare depuis quelques temps.
La fille
Je suis vaguement au courant, sans plus. Mon frère et moi, nous ne lisons pas la presse. Et nous n’avons ni télé ni radio.
Le concierge.
Vous faites bien, mademoiselle Camille, vous faites bien. En plus, les détails sont vraiment sordides. Les victimes sont des hommes d’âges mûrs, plutôt aisés d’ailleurs. Mais la police a dû mal à établir un lien entre elles.
La fille (très attentive)
Mais pourquoi vous montez nous parler de ça ?
Le concierge
J’ose à peine vous le dire. Vous allez tomber de haut en l’apprenant mais voilà : je pense que vous connaissiez au moins deux des victimes.
La fille regarde son frère qui lui-même lève la tête vers elle. Puis elle regarde le concierge.
La fille
Qu’est-ce qui vous fait croire ça ?
Le concierge
Les deux hommes dont je parle se sont arrêtés devant ma loge à quelques jours d’intervalle. L’un voulait savoir à quel étage vous habitiez et l’autre avait oublié votre nom. D’après sa description, j’ai tout de suite compris qu’il allait chez vous. Je ne me souviens plus les dates mais ils ont été retrouvés assassinés très peu de temps après.
La fille
Mais comment avez-vous su qu’ils faisaient partie des victimes ?
Le concierge
C’est bien simple. Il y avait leurs photos dans les journaux. Je les ai reconnus tout de suite. Il semblerait qu’ils aient été délestés de grosses sommes en liquides avant d’être éliminés.
La fille (soucieuse)
Il y a d’autres détails dans la presse ?
Le concierge
D’après les articles que j’ai lus, l’enquête patine. Les restes de leur corps ont été retrouvés abandonnés près des voies ferrées. Mais ce n’est pas le lieu du crime. Tout laisse à penser qu’ils ont été tués ailleurs et leurs corps ensuite transportés là.
La fille
Transportés, mais comment ?
Le concierge
On suppose dans des valises.
La fille (en montrant les valises près de la table)
Des valises comme celles-ci ?
Le concierge
Plus ou moins. Peut-être vous demandez-vous comment cela est possible ? C’est pour moi l’aspect le plus horrible. Ils ont d’abord été découpés en morceaux, vraisemblablement à la scie.
La fille (en montrant la scie musicale sur laquelle joue son frère)
Une scie un peu comme celle avec laquelle joue mon frère ?
Le concierge
Plus ou moins. Mais évidemment, ils étaient morts avant. Par strangulation semble-t-il, avec une corde en Nylon.
La fille (en montrant le jeu de cordes de guitare sur la table)
Comme une de ces cordes de guitare, j’imagine.
Le concierge
Plus ou moins, mademoiselle Camille. Vous savez, la police ne raconte pas tout. Mais je vous assure, ça me met dans tous mes états.
La fille
Je vous comprends. Quelle horreur ! Tu entends ça Pierrot ?
Le frère hoche la tête et joue de plus belle sur sa scie musicale
Le concierge
J’ai peur pour vous et pour votre frère. Le tueur n’est certainement pas loin, peut-être même dans votre entourage et cela, sans que vous vous en doutiez.
La fille
J’apprécie votre sollicitude.
Le concierge
Ecoutez, mademoiselle Camille, je voulais d’abord vous en parler avant de faire appel à la police afin qu’elle assure votre protection. Je pense que vous êtes en danger.
La fille (d’un air très soucieux)
Je n’en suis pas si sûre. Votre réaction me semble un peu précipitée. Vous resterez bien boire un petit verre ?
Le concierge
Je ne voudrais pas abuser de votre temps.
La fille
Faites-nous ce plaisir. Mon frère sera enchanté. Tous les deux, nous ne buvons pas mais nous ne négligeons jamais nos visiteurs.
Elle sort une bouteille d’alcool, un verre et le sert. Le concierge prend le verre, fait un petit signe à leur santé.
Le concierge
A la bonne vôtre.
Le frère répond par un signe de tête. La fille esquisse un sourire. Le concierge boit dans le silence. Il repose son verre. Il semble hésiter, en prenant une inspiration bruyante avant de parler et se lance.
Le concierge
Je vis seul et je tenais à vous le dire, mademoiselle Camille : j’ai beaucoup de sympathie pour vous, et même… un peu davantage. C’est pourquoi j’ai à cœur que vous soyez protégée.
La fille
Je suis très sensible à l’attention que vous me témoignez.
Le concierge
J’ajouterai aussi que je trouve ça bien que vous vous occupiez de votre frère. J’ai l’impression qu’il a dû mal à s’habituer à la ville et, avec tous ces meurtres qui se produisent, ça ne va pas l’aider. D’une certaine manière, vous vous sacrifiez pour lui. C’est très beau. Je vois d’ailleurs qu’il fait un peu de musique.
La fille
A sa façon, c’est un artiste. Avant, il était équarisseur dans un abattoir. J’y faisais moi-même de la comptabilité. Puis ça a fermé. Comme nous sommes sans famille, pour sortir de la misère, nous avons quitté la campagne.
Le concierge (avec enthousiasme)
Et vous avez su rebondir. Vous êtes un exemple, mademoiselle Camille, et je trouve que le monde est injuste envers vous.
La fille
Pourquoi vous dites ça ?
Le concierge (s’échauffant un peu)
Y’a des gens qui vous calomnient. Je pense à votre voisin de palier, le veuf, monsieur Maréchal. Il a vu des hommes monter chez vous alors il s’imagine des choses. Je lui ai expliqué que vous donniez des cours de maintien et de savoir-vivre. Il n’en croit rien. Les gens sont parfois d’une méchanceté.
La fille
On n’est jamais à l’abri des idées reçues.
Le concierge
C’est bien ce que je crois, mademoiselle Camille.
La fille
Personnellement, j’ai choisi de n’y prêter aucune attention.
Le concierge
J’admire que vous arriviez à traiter ça par le mépris. Et vous savez, au risque de me répéter, je vous le redis, vous êtes importante pour moi. C’est pourquoi je m’inquiète que vous soyez si proches des victimes de ces meurtres.
La fille
Je suis beaucoup moins inquiète que vous. Ce n’est peut-être pas la peine d’appeler la police pour ma protection et celle de mon frère. Ce serait faire des histoires.
Le concierge
Ah si si, j’insiste. Je ne dormirai pas si je vous sais en danger. Et si je peux faire quoi que ce soit pour vous rendre service, surtout vous n’hésitez pas.
La fille et son frère se regardent un instant.
La fille
Et la police vous comptez la contacter quand ?
Le concierge
Je pense que le plus tôt serait le mieux. Il ne faut pas laisser les choses traîner.
La fille (hochant la tête, songeuse)
A propos de ne pas laisser les choses traîner, nous avons une petite fuite dans l’évier de la cuisine. Peut-être un problème de joint. Si vous pouviez y jeter rien qu’un oeil.
Le concierge.
Mais avec plaisir mademoiselle Camille. Vous auriez même dû me dire ça plus tôt. Je vais m’en occuper tout de suite.
La fille
C’est gentil. Vous m’excuserez, je finis mes ongles. Vous connaissez le chemin, allez-y, mon frère vous rejoint.
Le concierge
Certainement, mademoiselle Camille.
Le concierge disparaît dans la cuisine. Le frère se lève. La fille lui donne sans rien dire une des cordes de guitare qui traînent sur la table. Il disparaît à son tour dans la cuisine. La fille continue à se faire les ongles. On entend un petit cri étouffé puis le choc sourd de quelque chose qui tombe. Le frère revient. Il repose la corde de guitare sur la table.
La fille (à son frère)
Il va falloir penser aussi à s’occuper du voisin. Pour le concierge, tu feras la découpe une fois que je serai couchée. Si après tu sors, n’oublie pas de nettoyer les valises en rentrant.
Le frère hoche la tête. Il se rassoit sur sa scie musicale et recommence à jouer. La sœur poursuit le vernissage de ses ongles.
Noir.